FIER D'ÊTRE FRANCAIS de MAX GALLO

INTERVIEW de LA DEPECHE DU MIDI 
. DANS UN PAMPHLET, L'HISTORIEN FERRRAILLE CONTRE LES « PÉDAGOGUES DU RENONCEMENT ». MAX GALLO, patriote et fier de l'être

On connaissait l'historien, l'écrivain, on découvre le boxeur qui monte sur le ring des idées pour affirmer sa fierté d'être Français…

Oui, ce livre est un coup de sang contre cette tendance à considérer que la France serait, aujourd'hui, seule coupable d'esclavagisme ou de guerre coloniale condamnée à la repentance perpétuelle. Le déclic, c'est quand le gouvernement français a reculé devant un essayiste prétendant que Napoléon était la préfiguration d'Hitler. À partir de là, on a fait profil bas sur la célébration du bicentenaire d'Austerlitz. C'est abyssal de bêtise quand on sait que l'on a envoyé le Charles-de- Gaulle pour célébrer… Trafalgar.

On aurait pu profiter de l'occasion pour s'offrir une bonne leçon d'histoire. Expliquer comment le même homme a rétabli l'esclavage en 1802, avant en 1805 d'incarner le monde en marche et les lumières contre l'empereur d'Autriche et le Tsar de Russie.

Votre livre est aussi une charge contre le communautarisme ?

C'est en tout cas la menace qui pèse contre l'espace laïque, comme le montre, l'affaire des caricatures de Mahomet. Je défends, à la fois, le droit de publier et celui de ceux qui se sentent offensés de saisir les tribunaux. Il ne s'agit en aucun cas d'inventer une loi contre le blasphème.

Le retour en force de la religion est une régression ?

Je suis chrétien mais je ne suis pas pratiquant. Je crois en la transcendance parce qu'une société est en toujours en recherche de sacré. Mais je suis aussi un défenseur acharné de la laïcité, seule vraie réponse aux problèmes que posent les religions et leurs intégrismes à ce XXIe siècle.

Qui sont les « pédagogues du renoncement » que vous fustigez ?

Ceux qui ont pensé, à droite et à gauche, que la nation était une formation historique dépassée et qu'il fallait désormais aspirer à « la terre patrie » ou à une « Europe des régions ». Moi, je crois encore que les nations sont le lieu d'enracinement d'un pays.

Certains voient dans ces élans patriotiques, une dérive populiste ?

Le patriotisme a toujours été dans la tradition de la gauche en France. C'est Jaurès qui disait : « Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie. Mais trop d'internationalisme m'y ramène ».

Ce que je souhaite, c'est que les candidats à l'élection de 2007, que je crois très importante, comprennent que la question de la nation est au cœur de tous nos problèmes.

Recueillis par H. Monzat

« Fier d'être Français », Max Gallo, Fayard, 12 €

publié par André Baup mairie-albi