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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 09:53
Elie Arié - Médecin -Ex secrétaire national à la Santé du Mouvement Républicain et Citoyen | Dimanche 17 Mai 2009 à 15:01 |

Le soutien au Traité Maastricht est, pour le PS, la mère de tous ses déboires. Le Front de Gauche est une réaction salvatrice, mais insuffisante, à la capitulation socialiste devant le neolibéralisme.


Chevènement, le PS, le Front de Gauche et l'Europe

Le Parti Socialiste a commis son « péché originel » en soutenant le traité de Maastricht, qui comportait la création

- d’une monnaie unique (là où une monnaie commune aurait suffi)

- et d’une Banque Centrale Européenne indépendante de tout pouvoir politique, sur le modèle de la Bundersbank allemande, et n’ayant pour seule mission que la lutte contre l’inflation et les déficits budgétaires, mais pas – contrairement à la Réserve fédérale américaine (FED) – de favoriser la croissance et l’emploi.

Dès lors, il a été inévitablement contraint de parcourir toutes les étapes d’un chemin de croix vers la mise en place d’une économie européenne placée sous le signe d’un libéralisme économique de plus en plus dogmatique –par rapport auquel les Etats-Unis, même ceux de Bush, apparaissent comme une nation à l’économie étatique:

- négociation et ratification des traités de Nice et d’Amsterdam, présentés ensuite, dans un remarquable exercice d’amnésie (peut-on parler d’ »Alzheimer politique » ?) lors de sa campagne pour le OUI au TCE, comme l’horreur libérale absolue face à laquelle ce TCE était un « moindre mal »,

- profil bas face à la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, sans aller jusqu’à tenter de la faire capoter en s’y opposant au Congrès,

- et Lionel Jospin dirigeant le gouvernement qui a été celui qui a le plus privatisé, en France, depuis la Libération, mais se demandant toujours pourquoi, à la Présidentielle de 2002, deux millions d’électeurs l’ont abandonné depuis celle de 1995, d’où son élimination dès le premier tour.

C’est pourquoi, depuis lors, le Parti Socialiste est dans l’incapacité de présenter un programme crédible à toutes les élections nationales ou européennes, et doit se limiter

- à évoquer sur un mode incantatoire l’ « Europe sociale » qu’il a été le premier à démanteler, les « services publics à la française » bien différents des Services d’Intérêt Général tels qu’ils sont définis dans le traité de Lisbonne, etc.

- et à se replier sur la gestion et les élections locales, régionales ou municipales, les seules qu’il est désormais capable de remporter, se contentant de cette nouvelle France féodale ( on abandonne Paris au Roi, et chacun se satisfait de ses petits pouvoirs dans son petit fief : le duc de Bourgogne, la duchesse de Bretagne…).

Pire encore, après avoir fait l’éloge du social-libéralisme, il s’est trouvé pris à contre-pied par la crise économique, et a dû laisser à une droite pragmatique et peu soucieuse d’idéologie le retour de l’intervention de l’ Etat en économie : son ralliement à l’ « Etat modeste » est trop récent pour qu’il puisse se défroquer au lendemain de sa conversion ; et voilà pourquoi il est dans l ‘incapacité, aujourd’hui, de tirer électoralement profit d’un retournement de situation qui aurait donné raison à ses convictions s’il ne les avait pas publiquement reniées depuis 20 ans.

Le Front de Gauche, à défaut de mieux
En réaction, bien tardive, à cette dérive d’un Parti qui ne s’appelle plus « Parti Socialiste »que par dérision et par antiphrase (tout comme le parti de toutes les compromissions s’appelle encore Parti Radical) , Jean-Luc Mélenchon s’est enfin décidé à le quitter et à créer un « Front de Gauche » avec les résidus du Parti Communiste (autre dénomination héritée d’un passé oublié de tous) et quelques ex-chevènementistes en déshérence.

Si cette nouvelle formation n’a aucun avenir, c’est, comme l’analyse fort justement Jean-Pierre Chevènement, parce qu’elle « méconnaît le ressort que peut constituer l’exercice de la souveraineté nationale, c’est-à-dire de la démocratie, dans une Europe qui est faite d’une trentaine de nations ».

Pour ma part, je voterai pour lui aux européennes, mais à titre de témoignage personnel, sans aucun espoir ni aucune illusion politiques ; son rôle sera le même que celui de Die Linke en Allemagne: tous deux sont voués à rester éternellement au-dessous de la barre des 10 %, et à assurer les futures victoires électorales de l' UMP en France et de la CDU en Allemagne, tout comme le Front National a permis celles du PS depuis 1988.

Vers la mondailsiation malheureuse
Enfin, l’échec de la candidature de Chevènement en 2002 a prouvé que les esprits n’étaient pas encore assez mûrs ni la situation perçue comme assez grave pour une solution de type Pôle Républicain, réunissant souverainistes et démocrates de gauche et gaullistes dans une démarche voisine de celle de la Résistance, faisant passer l’essentiel au-delà des contingences politiciennes du moment et des pesanteurs idéologiques du passé.

Aujourd’hui, le seul optimisme possible passe par le pessimisme, et consiste à considérer, comme le dit Henri Guaino, que « l’ère de la mondialisation heureuse est terminée », et que ce qui lui succèdera sera l’ère de la « mondialisation malheureuse » ; une fois que nous aurons été dans le mur, après le grand désastre mondial, quelque chose de nouveau émergera : après tout, les « trente glorieuses » dont nous gardons la nostalgie (sans doute excessive, en les idéalisant un peu trop après coup : mais, à l’époque, nous avions confiance en l’avenir, et c’est cela qui a disparu) n’auraient jamais existé sans la catastrophe humaine du nazisme et de la deuxième guerre mondiale.

Bien sûr, l’ Histoire ne se répète jamais, et nous ignorons quelles formes prendra le nouveau règne de l’irrationnel qui accompagnera la nouvelle crise mondiale, et qu’annonce déjà la montée des fanatismes religieux et communautaristes de toutes sortes ; il ne reste qu’à espérer que le temps des Ténèbres à venir soit le plus bref possible, et fasse le moins de ravages possibles, en attendant que puisse revenir à nouveau l’esprit des Lumières et le temps de la Raison.
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