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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 21:17

Chevènement: un candidat utile?

Elie Arié - Tribune | Mardi 8 Novembre 2011 à 05:01 | Lu 7508 fois


La candidature de Jean-Pierre Chevènement pour 2012 fait craindre un nouveau 21 avril. Mais sa démarche est surtout « pédagogique » précise Elie Arié, qui le soutint en 2002, pour qui le sénateur est une véritable force de proposition.



Beaucoup de malentendus, sur la candidature de Chevènement, qu’il importe de dissiper.

Chevènement lui-même le répète souvent, sa candidature n'a pas pour but d'être élu; c'est une candidature (je le cite) :

- « pédagogique » (en France, aujourd'hui, un politique ne peut se faire entendre que s'il est candidat à la présidentielle)

- destinée à « faire bouger les lignes », c'est-à-dire à faire prendre davantage en compte ses idées par le PS.

Il a passé l'âge de courir après une circonscription (il est sénateur pour encore 6 ans, c'est-à-dire jusqu'à près de ses 80 ans) ou un portefeuille ministériel (il a déjà démissionné trois fois de différents gouvernements pour désaccords trop profonds, c'est assez rare).

Il faut noter que ses propositions ne sont pas du tout les mêmes que celles de Mélenchon : Mélenchon veut garder l'euro et y rester, Chevènement propose d'organiser une sortie ordonnée de l'euro (passage de la monnaie unique à la monnaie commune) pour éviter une explosion que nous payerions tous très cher - ce que les Grecs, qui veulent à 80 % rester dans l'euro, ont très bien compris.

En fait, sa candidature :

- si, comme celles de Mélenchon ou de Dupont-Aignan, part de la même analyse des méfaits de la monnaie unique, d’un euro fort, et des missions trop limitées de la BCE indépendante,

- a par contre le mérite, contrairement aux leurs, de ne pas se réfugier dans l’incantation (« on va changer tous seuls l’Union Européenne ou la zone euro, on va mettre fin tous seuls au libéralisme européen, voire mondial : la Chine n’a qu'à s’aligner sur les souhaits de la France, sans discuter ! » ) ,

- mais de proposer, à partir de la réalité d’aujourd’hui, ce qui peut être effectivement tenté avec des chances de succès qui ne soient pas purement théoriques ; moins exaltant que le mythe stérile du « on renverse la table, on repart à zéro », elle relève du compromis entre les éthiques opposées de ce que Max Weber appelait « l’ éthique de conviction » et « l’éthique de responsabilité » : ni résignation au TINA (There is no alternative, ndlr), ni combat perdu d’avance par une mauvaise appréciation de la réalité du rapport des forces.

C’est bien pour cela qu’il n’est pas impossible que certaines d’entre elles soient acceptées par le « bébé Delors » qu’est François Hollande : oui, ils se sont toujours opposés sur le traité de Maastricht, sur le TCE, sur le traité de Lisbonne ; mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que, depuis les crises grecque, portugaise, espagnole, italienne, etc., l’ Histoire s’accélère, les cartes sont redistribuées, on ignore de quoi demain sera fait : et François Hollande n’est pas aveugle.

Reste à savoir :

- si Chevènement peut être entendu en tenant à nouveau le même discours qu’en 2002, alors que, cette fois, les faits lui ont donné raison, et qu’il n’a plus besoin de faire « turbuler » un système qui est entré, de lui-même, dans des turbulences plus violentes que prévues,

- ou si le besoin infantile de « renouvellement de l’image »  sera le plus fort, et s’il ne payera pas trop cher ce crime, impardonnable en politique, d’avoir eu raison avant les autres.

Les prochaines semaines nous le diront.


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